Photographier dans le métro doukipudonktan
Depuis que je fréquente de façon plus assidue l'univers blog. Je me rends compte qu'il regorge de lieux atypiques, de créatifs dans tous les domaines de la nature humaine allant du dessin à la photo, de la musique à l'écriture, des as du rubik's cube aux skatteurs hors pair. Internet où lorsque l'on laisse s'exprimer librement la folie des uns et des autres, la magie s'opère.
Un enfant surpris par ma présence. Paris, métro Trinité - d'Estiennes d'Orves, ligne 12, 19 mars 2007.
Cette fois-ci, ce sera juste pour dédier un billet à une forme de photo (un peu à la limite de la légalité, voire totalement illégale...), les photos volées dans le métro. Rien de vraiment extraordinaire a priori pour le premier quidam qui considèrerait cela comme une activité d'allumé quelque peu voyeur. Or c'est quelque chose qui me remue l'esprit. Attraper au vol des moments rares et pourtant quotidiens. C'est quelque chose que je pratique parfois, mais très difficilement pour des raisons techniques : manque de lumière, mouvements chaotiques de la rame... et aussi dans un lieu clos, il faut un soupçon de courage pour affronter le regard des autres usagers ! Tout débutant que je suis, j'ai encore un peu de mal...
Tout un chacun arrive aisément à se rappeler quelques scènes fréquentes : un homme qui dort le visage collé à la vitre, une jeune fille qui lit sur un strapontin, un enfant qui tournoie autour d'une barre, une dame qui s'insurge contre la perte des savoir-vivre, un SDF qui chantonne sur un quai, juste à quelques mètres sous les pavés les femmes font des têtes d'enterrement avec une régularité pendulaire, multiples et éphémères instants, petites scènes dont on se rappelle, mais... que personne ne cherche plus à fixer sur pellicule ou sur sa carte mémoire. Or ces moments fragiles font partie de toute une vie !
Quand la nature humaine émerge des façades, que les corps des usagers dans le clapotis des mécaniques se libèrent des regards des autres, on touche à quelque chose d'essentiel qu'on ne saurait obtenir que des enfants dont on n'a encore dompté l'image.
J'AIME LE METRO !et je le clame haut et fort !La première fois que j'ai découvert ce lieu, je devais avoir 15-16 ans. Avant cela, j'avais appris son existence au travers du film de Louis Malle adapté du roman de Raymond Queneau Zazie dans le métro. L'histoire de Zazie à la poursuite du métro, fermé pour cause de grève, et qui déambule dans Paris jusqu'au vertige. On veut toujours avoir accès à l'inaccessible. N'étant pas originaire de la région parisienne à la base, je comprends que les gens forcés de l'utiliser aient tendance à dénigrer ce moyen de transport en commun, ce lieu de rencontre ou plutôt de carrefour. Je ne me souviens plus des chiffres exacts sur le nombre de voyageurs quotidiens, mais en extrapolant c'est un nombre infini de photos possibles à prendre. Des personnes qui n'ont rien en commun, qui ne se sont jamais vues de leur vie s'y croisent parfois pour une seule et unique fois. Qui d'autre qu'un photographe pourrait la subtiliser aux contingences de la ville et l'immortaliser ?
Le blog en question à voir :
http://danslemetro.blogspot.com/
Je l'ai découvert ce matin en regardant les mots-clé dans les statistiques de mon propre blog, il ne paie pas de mine, simple, discret et efficace. Je soupçonne juste l'auteur d'avoir employé uniquement un téléphone portable plutôt qu'un véritable appareil visible... mais bon ;)
Liste photographique non exhaustive (sites trouvés après rédaction du billet) :
http://www.canalblog.com/cf/fe/tb/?bid=221954&pid=4177990
http://www.maxsauter.net/paris/metro/photos_metro.php